Notre dernier billet annonçait que l'année démarrait avec dynamisme. Cette impression est sans cesse confirmée, et le samedi 6 novembre en a été une démonstration. Ce jour-là, les Argonautes ont remonté le Vistre pour participer au tournoi Hubert Laval de Nîmes, en cinq manches à cadence rapide.
D'après vous, qu'est-ce qu'on peut espérer quand on n'a pas participé à un tournoi d'échecs depuis plus d'un demi-siècle ?
Gérard
Barrero a donné une réponse bien à lui : match nul avec le gagnant du
tournoi, et second sur 45 au classement général. Bravo champion !
Jean-Marc Lafaye, notre vénéré président, a très bien joué aussi : 4 victoires sur 5 matches, 5e au classement.
Ci-dessous quelques photos (et un ou deux courts films sur NOTRE page Facebook, s'ils passent). Mais avant ça, voici un récit par Gérard lui-même :
« UN OVNI VENU D'ARGENTINE »
Avec ces paroles, le président du club de Nîmes Jean Yves Costa appelle Gerard Barrero du club du Grau du Roi pour la deuxième place sur le podium, et pour lui remettre la coupe de premier Vétéran.
C'était pour moi la plus grande émotion de ma vie de joueur d'échecs (et une des plus grandes de ma vie tout court).
Presque 60 ans après mon dernier tournoi en Argentine (ou j'avais été champion junior de mon club pendant 4 ans (de 14 a 17 ans), je retrouvais intacte la « magie de la salle d'échecs ». C'était un état que l'on pourrait appeler de « transe chamanique », une espèce d' « ex-tase » ou je sortais de moi-même pour remonter le temps.
Après les deux premières parties (une contre une adorable petite poussine de 9 ans, déjà une « petite machine d'échecs » jouant a son niveau mais avec une assurance surprenante dans ses mouvements et avec la pendule, et l'autre contre un bon joueur senior mais que je pouvais battre), j'avais 2 points.
J'ai joué alors les 3 dernières parties contre des jeunes joueurs plus forts que moi, en état de « pilotage automatique »… Je m'observais en train de jouer, et mon cerveau réalisait et analysait les mouvements comme mon jeune cerveau de 16 ans. Les connaissances de la stratégie de jeu et les milliers d'heures d'étude semblaient intactes dans mes neurones et mes connexions synaptiques.
Je m'étais proposé surtout de ne commettre aucune erreur, un jeu positionnel, et de ne pas tenter des « coups aventureux » (contre des adversaires qui ne me laisseraient aucune chance au moindre coup foireux). J'ai eu la chance de trouver un coup gagnant dans la 3e partie, et que mon adversaire commette une erreur, pressé par le temps, dans la 4e.
À la fin de cette partie je suis à la limite de l'épuisement psychique. Je prends une longue pause café-pain au chocolat - mon adversaire patientera gentiment deux minutes - et j'entame la dernière partie avec l'idée en tête que je serais satisfait d'une partie nulle… À ce moment, mon objectif principal est de me tirer le plus vite possible de cette « enfer de plaisir » ...!
Heureusement mon adversaire proposa la nulle. Ma position me semblait légèrement supérieure mais je n'avais plus l'énergie mentale ni la lucidité suffisante pour le tenter.
La cérémonie se déroula dans une super ambiance. Le club de Nîmes m'impressionna par une sensation de joyeuse compétitivité, ( toutes générations confondues), chaleur humaine et très bon niveau de jeux (trois « conditions » qu'on ne retrouve pas toujours dans les clubs d'échecs...).
Et je voudrais finir en remerciant vraiment ce que je pourrais appeler maintenant « les potes » du club du Grau du Roi, qui ont su sauver le club malgré le virus, et surtout qui ont accepté l' OVNI, ce qui n'était pas évident...!!
Un grand merci a tous
Gerard Barrero
http://www.echecs.asso.fr/Resultats.aspx?URL=Tournois/Id/53696/53696&Action=Ga |
REMISE DES PRIX :
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